Couloirs du Conservatoire Jean-Philippe Rameau
3 ter rue Mabillon
75006 Paris
Accès libre
Du 12/11/2024 au 21/12/2024
Tél : 01 55 42 76 20
Courriel :
conservatoire6@paris.fr
Avec la présence des membres de l’association des Amis d’Odette Gartenlaub
Entrée libre dans la limite de la place disponible
Parce que, dix ans tout juste après sa disparition, elle s’impose comme une figure majeure de la vie musicale en France au 20ème siècle, qui semble ne pas avoir reçu de son vivant toute la reconnaissance qu’elle méritait. Aujourd’hui, c’est surtout la pédagogue d’exception, professeur au CNSM de piano puis de solfège, de lecture à vue et enfin de pédagogie de la formation musicale, qui reste encore dans les mémoires, puisque qu’on lui doit de nombreux manuels pédagogiques, et surtout la mutation du vieux solfège en formation musicale.
Musicienne accomplie, elle était douée de talents multiples qui sont aujourd’hui à redécouvrir tant la pédagogue les a éclipsés : elle fut notamment une extraordinaire pianiste, Premier prix du CNSM à l’unanimité à 14 ans, Grand prix du disque en 1954, admirée par beaucoup de grands musiciens comme Darius Milhaud, Olivier Messiaen, Jacques Ibert, Vlado Perlemuter, Yves Nat, son ami Georges Delerue ou Inghelbrecht, le fondateur de l’Orchestre National de France et disciple de Debussy, qui disait n’avoir pas entendu jouer les pièces pour piano de son maître aussi bien depuis leur création. Ses enregistrements nous font entendre une pianiste à la technique parfaite, au toucher délicat et subtil, au service d’un style musical irréprochable.
Mais elle fut aussi une compositrice remarquable, 1er Grand Prix de Rome en 1948, dont les quelques cent vingt œuvres d’un catalogue très varié ont été commandées et jouées par les plus grands interprètes de son temps, comme le trompettiste Maurice André, le clarinettiste Guy Deplus, le flûtiste Fernand Caratgé, le jazzman Jack Dieval, les chefs d’orchestre Manuel Rosenthal, Désiré-Emile Inghelbrecht, Fernand Quatrocchi ou Paul Bonneau.
C’est donc le grand œuvre et la vie accidentée de cette femme d’exception (qui fut renvoyée du Conservatoire pendant la guerre de 39-45 en raison de ses origines juives), que cette exposition invite à découvrir.
« Nombre d’apprentis musiciens des trente dernières années ont tenu entre leurs mains, au cours de leur formation, un ouvrage d’Odette Gartenlaub (1922-2014), figure majeure du renouveau de la pédagogie musicale en France à la fin du siècle dernier. Mais savent-ils quelle extraordinaire musicienne elle fut, pianiste hors pair à la sensibilité et au toucher unanimement salués, et compositrice de talent consacrée par un Premier Grand Prix de Rome et dont les œuvres furent créées par les meilleurs interprètes ? Vies multiples pour cette grande dame de la musique du XXe siècle qui, malgré sa discrétion naturelle, sut affronter avec courage les horreurs de la guerre, ainsi que les difficultés d’être une femme artiste dans un milieu alors très nettement dominé par les hommes. Par ses dons exceptionnels comme par ses choix exigeants, elle s’impose aujourd’hui à nous comme un double modèle, musical et humain. » (Jean-Michel Ferran)