Conservatoires

Nos salles

Toutes nos salles portent le nom d'artistes français ; certains ont été choisis pour leur lien avec notre arrondissement, le 20e. 

Édith PIAF

Édith Giovanna Gassion, dite Édith Piaf, née le 19 décembre 1915 à Paris 20e et décédée le 10 octobre 1963 à Grasse (Alpes-Maritimes), est une chanteuse, parolière, compositrice et actrice française. Surnommée à ses débuts « La Môme Piaf », elle est à l’origine de plusieurs succès devenus des classiques du répertoire, comme La Vie en rose, Non, je ne regrette rien, Hymne à l’amour, Mon légionnaire, La Foule, Milord, Mon Dieu ou encore L’Accordéoniste. Chanteuse à l’interprétation et à la voix saisissantes, elle a inspiré de nombreux compositeurs et a été le mentor de jeunes artistes tels qu’Yves Montand, Charles Aznavour, Les Compagnons de la chanson, Georges Moustaki, Charles Dumont... C’est en 1935, qu’Édith Piaf est découverte à un coin de rue par Louis Leplée, gérant du cabaret Le Gerny’s sur les Champs-Élysées, où elle fredonne principalement des chansons de Fréhel. Leplée, devenu son mentor et son père adoptif, lui choisit son nom d’artiste : « la môme Piaf ». En 1936, Jacques Canetti lui fait enregistrer son premier disque, Les Mômes de la cloche, qui connaît un succès public et critique immédiat. En 1937, Édith Piaf entame sa carrière de music-hall à l’ABC à Paris avec l’appui de l’impresario Émile Audiffred. Elle devient immédiatement une immense vedette de la chanson française, adulée par le public. Puis, durant les années 1950, elle devient une célébrité mondiale du music-hall, en remportant, dans sa célèbre petite robe noire, un triomphe au Carnegie Hall de New York.

Henri DUTILLEUX

Henri Dutilleux est un compositeur français de musique classique des périodes moderne et contemporaine, né le 22 janvier 1916 à Angers et décédé le 22 mai 2013 à Paris. Arrière-petit-fils de Constant Dutilleux, peintre proche d’Eugène Delacroix, il est aussi un proche du peintre Maurice Boitel. Son grand-père maternel, Julien Koszul, était compositeur ami de Gabriel Fauré. Il entre en 1926 au conservatoire de Douai dirigé par Victor Gallois avec lequel il prend des cours d’harmonie et qui décèle ses dons. Il y suit également une formation classique en piano, théorie et contrepoint. Il entame en 1933 des études au conservatoire de Paris auprès d’Henri Büsser (composition), Jean Gallon (harmonie), Noël Gallon (contrepoint et fugue), Philippe Gaubert (direction d’orchestre) et Maurice Emmanuel (histoire de la musique). Il remporte en 1938 le Premier prix de Rome, avec la cantate L’Anneau du Roi. Avant de partir pour la guerre en 1939, il approfondit intensément son étude de la musique de d’Indy, de Stravinsky et de Roussel. En 1944, il est au service de la Radiodiffusion française, où il est responsable du Service des illustrations musicales. En 1961, Alfred Cortot l’engage comme professeur de composition à l’École normale de musique de Paris. Dès 1963 il se consacre entièrement à la composition. Il laisse derrière lui une œuvre majeure, abondamment jouée de son vivant partout dans le monde, faisant l’unanimité. En 2005, il reçoit le prix Ernst von Siemens, considéré comme le « Nobel de la musique », qui récompense « un des grands artistes de la musique française contemporaine » dont la production « organique » se distingue par sa « clarté poétique ».

Darius MILHAUD

Darius Milhaud, né le 4 septembre 1892 à Marseille et décédé à Genève le 22 juin 1974, est un compositeur français de musique classique intéressé par tous les genres musicaux : opéra, musique de chambre, musique symphonique, concertos, ballets, musique vocale. Il est l’un des compositeurs les plus prolifiques non seulement du XXe siècle, mais aussi de toute l’histoire de la musique. Son style, mélange de lyrisme et de gaieté, emprunte beaucoup aux musiques folkloriques, et au jazz, qu’il affectionne particulièrement pour ses rythmes syncopés. Il explore toutes les possibilités de l’écriture : à la fois fin contrapuntiste, il utilise fréquemment la polyrythmie et la polytonalité, qui rendent son œuvre extrêmement riche et diverse. Quant au Groupe des Six, il s’agit tout autant d’un canular de journaliste que d’un courant musical, une pseudo-école qui rassemblait des musiciens aux styles divers. Parrainée par Jean Cocteau et Erik Satie, elle prôna un retour à la musique légère, simple ou même comique. Parfois, le cirque n’est pas bien loin : la création en 1920 du Bœuf sur le toit, son œuvre la plus populaire, s’est faite avec les frères Grimm sur scène. Georges Maurice expliquait ainsi ces choix esthétiques : « Ayant grandi au milieu de la débâcle wagnérienne et commencé d’écrire parmi les ruines du Debussy, imiter Debussy ne me paraît plus aujourd’hui que la pire forme de la nécrophagie. » Plus généralement, cet après-guerre est l’époque du rejet, dans l’art et la littérature, de certains styles incroyablement « cuisinés ». Dans ces Années folles, la simplicité, parfois proche de l’art populaire ou du cabaret, s’impose facilement, parallèlement à l’apparition du surréalisme. Le Bœuf sur le toit en est une manifestation. 

Wilfride PIOLLET

Wilfride Piollet, née à Saint-Rambert-d’Albon dans la Drôme le 28 avril 1943 et décédée le 20 janvier 2015 à Paris, est une danseuse étoile française, chorégraphe. Elle est élève d’Irène Popard de 1945 à 1955 avant d’intégrer jusqu’en 1960 l’École de Danse de l’Opéra de Paris. Ses principaux professeurs seront en danse classique, Lioubov Egorova, Marguerite Guillaumin, Vera Volkova, Yves Brieux, Serge Perrault, Serge Peretti ; en danse jazz, Gene Robinson ; en mime, Georges Wague ; en piano, Marguerite Long. Maurice Béjart lui confie son premier rôle de soliste dans Noces en 1965, puis elle est nommée danseuse étoile en 1969. À l’Opéra et dans le monde entier, elle interprète les grands rôles du répertoire classique avec, entre autres partenaires, Rudolf Noureev, Cyril Atanassoff, Fernando Bujones. Elle forme avec Jean Guizerix un couple pour la danse et la vie qui s’ouvre aux créations contemporaines de Merce Cunningham, Lucinda Childs, Daniel Larrieu, etc. À partir de 1977, elle signe ses propres chorégraphies et enseigne dès 1986 au CNSMDP le répertoire classique et sa propre méthode qui délaisse les exercices à la barre pour commencer l’entrainement directement “au milieu” de la salle. Elle s’engage dans une recherche qui l’amène à créer une technique novatrice en matière de compréhension du mouvement, les barres flexibles. Étroitement liée à la mémoire du corps et à l’imaginaire mis en jeu, elle repense entièrement l’entraînement du danseur dans une pratique dénuée de toute esthétique particulière et nourrie de nombreuses notions d’analyse fonctionnelle du corps dans le mouvement dansé. 

Joseph-Guy ROPARTZ

Né le 15 juin 1864, Joseph-Guy-Marie Ropartz suit la même voie que son père, Sigismond Ropartz, un avocat de Guingamp, en étudiant d’abord le droit à Rennes. Mais en parallèle de ses études au barreau de Paris, il entre en 1885 au Conservatoire de Paris dans la classe de composition de Dubois, puis de Massenet où il se lie, entre autres, avec le jeune Georges Enesco, mais qu’il délaisse dès 1886 pour celle d’orgue de César Franck. Le Chant de la cloche de Vincent d’Indy est pour lui une révélation. Ses poèmes et nouvelles inspirent les musiciens parmi lesquels Edvard Grieg. Il est directeur du conservatoire de Nancy (à l’époque École nationale succursale du Conservatoire de Paris) de 1894 à 1919, où il crée les classes d’alto en 1894, de trompette en 1895, de harpe et d’orgue en 1897, puis de trombone en 1900. Il instaure également la saison de concerts symphoniques avec le tout jeune Orchestre du Conservatoire, ancêtre de l’Orchestre symphonique et lyrique de Nancy. Il devient membre de l’Union régionaliste bretonne en 1898. Après le décès tragique de son ami Albéric Magnard en 1914 et la perte de plusieurs manuscrits, Ropartz reconstitue de mémoire l’orchestration de son opéra Guercœur. Il est ensuite directeur du conservatoire de Strasbourg de 1919 à 1929, assure parallèlement la direction de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg et influence considérablement de jeunes étudiants comme Charles Munch. Élu en 1949 membre de l’Académie des beaux-arts, 5e section (composition musicale), il succède à Georges Hüe au fauteuil V. Il prend sa retraite en 1929 dans son château de Lanloup (Côtes-d’Armor) où il décède le 22 novembre 1955.

Simone SIGNORET

Simone Signoret, de son vrai nom Simone Kaminker, est une actrice et écrivaine française, née le 25 mars 1921 à Wiesbaden (Allemagne) et décédée le 30 septembre 1985 à Autheuil-Authouillet (Eure). Prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes 1959 pour son rôle dans Les Chemins de la haute ville, elle est la première actrice française à remporter l’Oscar de la meilleure actrice, l’année suivante pour le même film. En 1978, elle reçoit le César de la meilleure actrice pour La Vie devant soi d’après le roman de Romain Gary. Du fait de sa condition de demi-juive et sans la carte du COIC que délivrait la Propagandastaffel, elle commence par faire de la figuration au cinéma (notamment dans Prince charmant et Boléro de Jean Boyer, Les Visiteurs du soir de Marcel Carné, Adieu Léonard de Jacques Prévert). Elle choisit alors un nom de scène en substituant à son nom patronymique celui de sa mère, Signoret. La carrière de comédienne de Simone est lancée en 1946 par le film Macadam, pour lequel elle obtient le prix Suzanne-Bianchetti de la révélation en 1947. Yves Allégret lui offre à ses premiers rôles importants dans Dédée d’Anvers en 1948 et Manèges en 1950. Elle accède au rang de vedette avec Casque d’or de Jacques Becker en 1951, Thérèse Raquin de Marcel Carné en 1953 et Les Diaboliques d’Henri-Georges Clouzot en 1954. Dans les années 1970, elle incarne de nombreux rôles, parfois politiques, toujours dramatiques et tourne également avec la nouvelle génération de réalisateurs, comme Patrice Chéreau, Judith Therpauve ou Alain Corneau. Elle publie trois récits autobiographiques avant de s’éteindre en 1985.

Frédéric CHOPIN

Frédéric François Chopin est un compositeur et pianiste virtuose d’ascendance franco-polonaise, né en 1810 à Żelazowa Wola, sur le territoire du duché de Varsovie (actuellement en Pologne), et décédé en 1849 à Paris. Issu du côté de son père d’une famille lorraine originaire de Marainville-sur-Madon, après sa formation au Conservatoire de Varsovie et un début de carrière en Pologne et à Vienne, il choisit d’émigrer en France où il développe son inspiration dans l’effervescence du monde pianistique parisien et dans le souvenir de sa patrie meurtrie. Il y rencontre George Sand, qui sera sa compagne pendant neuf ans. Reconnu comme l’un des plus grands compositeurs de musique de la période romantique, Frédéric Chopin est aussi l’un des plus célèbres pianistes du XIXe siècle. Sa musique est encore aujourd’hui l’une des plus jouées et demeure un passage indispensable à la compréhension du répertoire pianistique universel. Avec Franz Liszt, il est le père de la technique moderne de son instrument et son influence est à l’origine de toute une lignée de compositeurs tels que Gabriel Fauré, Maurice Ravel, Claude Debussy, Sergueï Rachmaninov ou Alexandre Scriabine. À travers des monuments comme les Cycles d’Études op. 10 et op. 25, les 4 Ballades, les Nocturnes, les 24 Préludes op. 28, les 4 Scherzos, ou encore les deux concertos pour piano, Chopin a révolutionné le piano et a inventé une véritable école avec l’apport de nouvelles sonorités, ainsi qu’une nouvelle vision de l’instrument. Sa musique mélodieuse reste une des plus atypiques et adulées du répertoire romantique. Le jeu de Chopin n’était, aux dires des gens qui l’ont connu, jamais immuable, jamais fixé. 

Éliane RADIGUE

Éliane Radigue, née le 24 janvier 1932, est une compositrice française. Par ses choix esthétiques, comme l’utilisation de sons continus appelés « drones » mêlés à d’autres sons, elle se situe à la croisée des courants minimaliste, électronique et spectral. La dimension spirituelle de ses pièces donne à sa musique un caractère méditatif. Mariée au peintre Arman, elle côtoie l’ensemble du groupe de Nice et d’autres artistes comme Ben, Robert Filliou, Yves Klein. Après le piano et la harpe, elle s’essaye assez tôt à la composition. Elle découvre Pierre Schaeffer, initiateur de la musique concrète, lors d’une émission radiophonique. Elle devient son élève, fait plusieurs stages au Studio d’essai et anime des conférences sur la musique concrète jusqu’à la fin des années 1950. Installée à Paris fin 1967, elle reprend la composition tout en étant assistante de Pierre Henry durant l’élaboration de L’Apocalypse de Jean. C’est au sein du studio Apsome qu’elle développe sa technique et commence à composer des pièces où se retrouvent les éléments musicaux qui constitueront plus tard l’originalité de sa musique. S’éloignant des idéaux de Schaeffer et Henry, elle prend un peu de distance avec le GRM et travaille avec du matériel de studio chez elle. Son œuvre se divise en trois périodes : 1968-71 : pièces composées à partir de feedbacks ou de systèmes de bandes infinies se désynchronisant dans le temps ; 1971-2001 : pièces composées à partir de l’ARP 2500 et de montages de bandes ; depuis 2002 : pièces destinées aux instruments acoustiques. Ses musiques concrètes de facture électronique sont régulièrement interprétées, à sa demande, en mode de diffusion « all over », en immersion-résonance de l’espace acoustique de la salle de diffusion.

Georges COURTELINE

Georges Moinaux ou Moineau, dit Georges Courteline, est un romancier et dramaturge français, né le 25 juin 1858 à Tours et décédé le 25 juin 1929 à Paris. Fils de l’écrivain et auteur de théâtre Joseph Moineaux, il passe les étés à Montmartre, rue de la Fontenelle puis rue du Chevalier-de-La-Barre, où se rendent en visite toutes les célébrités du théâtre du Second Empire. Courteline en gardera toute sa vie un souvenir impérissable. En 1880, il entre comme expéditionnaire au ministère de l’Intérieur, à la Direction générale des cultes, et se met à écrire sous le pseudonyme de Courteline pour ne pas être confondu avec son père. Dans ses écrits, il dépeint notamment des fonctionnaires grisés par leur statut, des employés revendicatifs. Son directeur est Charles Dumay, un anticlérical convaincu qui a des velléités d’auteur dramatique et dont la nomination désespère le clergé. Courteline le fait bénéficier de ses relations dans la presse pour que celle-ci loue le directeur qui s’emploie à mener la vie dure à ses administrés religieux ; en échange Dumay lui permet d’être peu assidu à son poste d’expéditionnaire et de se consacrer à l’écriture. Jusqu’en 1912, il écrit de nombreuses pièces de théâtre, certaines entrent au répertoire de la Comédie française, d’autres seront adaptées au cinéma. Il publie, en 1917, La Philosophie de Courteline et, de 1925 à 1927, corrige et annote ses Œuvres complètes. Le 24 juin 1926, il reçoit un grand prix de l’Académie française.

Ernest CHAUSSON

Ernest Chausson, né le 20 janvier 1855 à Paris et décédé le 10 juin 1899 à Limay, est un compositeur français. Durant ses études de droit, il commence à fréquenter le salon de Berthe de Rayssac et se passionne pour les arts, notamment la littérature, la peinture, et la musique. Ses origines bourgeoises lui permettent alors de se consacrer entièrement à la musique. Au printemps 1878, sont publiées ses trois premières partitions : Sonatine pour piano à 4 mains, Chanson, et L’âme des bois. Fin 1878, il commence à suivre les leçons de Jules Massenet, au Conservatoire de Paris. En 1879, il assiste aux représentations du Vaisseau fantôme et de la Tétralogie de Wagner. Fidèle à Bayreuth, il assistera même à la création de Parsifal. On dira de Chausson qu’il est un Wagner français, ce qui n’est pas tout à fait vrai. En effet le compositeur écrira lui-même un jour : « Il faut se déwagnériser ». En 1878, il se lie d’amitié avec d’Indy qui terminera le quatuor opus 35 de Chausson, pour sa publication posthume. Chausson complète ses études de musique avec César Franck, l’organiste de Sainte-Clotilde. Il aura composé des œuvres courtes, telles que des chansons mais aussi plus longues, telles que sa symphonie en si bémol majeur, et surtout un opéra, Le Roi Arthus, dont il rédige le livret et dont la partition lui demandera sept années d’efforts, de 1887 à 1894. Il laisse environ 75 œuvres ainsi que quelques très belles œuvres de musique de chambre : un quatuor avec piano, un trio, un quatuor à cordes, et deux œuvres au format inhabituel, avec quatuor à cordes, piano et un autre instrument soliste.

Gabriel FAURÉ

Gabriel Fauré, né à Pamiers (Ariège) le 12 mai 1845 et décédé à Paris le 4 novembre 1924, est un pianiste, organiste et compositeur français. Élève de Saint-Saëns et de Gustave Lefèvre à l’École Niedermeyer de Paris, il est d’abord maître de chapelle de l’église de la Madeleine à Paris puis, plus tard, organiste, titulaire du grand orgue. Nommé professeur de composition au Conservatoire de Paris, puis directeur de l’établissement de 1905 à 1920, il est aussi l’un des plus grands compositeurs français de son époque. Gabriel Fauré s’intéresse manifestement davantage à l’idée musicale qu’à l’orchestration. S’il laisse près d’une centaine de mélodies et un répertoire conséquent en matière de musique de chambre et de salon, il ne compose qu’une dizaine de pièces pour orchestre, notamment destinées au théâtre, et généralement orchestrées par d’autres compositeurs tel Charles Koechlin pour Pelléas et Mélisande. De manière générale plutôt classiques, les formations adoptées par Gabriel Fauré n’apportent pas de grandes innovations de timbres (comme la quasi absence d’instruments à vent dans sa musique de chambre). Le message fauréen est en effet tout en intimité, en intériorité et tend vers la pureté de l’idée musicale. Il se détourne des grands effets parfois prisés de son époque, telles les audaces orchestrales de Wagner, Debussy ou Stravinsky. Si la musique de Fauré n’exclut pas des accents romantiques et des violences passagères, cet aspect « intérieur » de sa musique s’est accentué dans ses œuvres tardives.

Eugène BOZZA

Eugène Bozza est un chef d’orchestre et compositeur français né le 4 avril 1905 à Nice et décédé le 28 septembre 1991 à Valenciennes. Il commence dès l’âge de 5 ans l’étude du violon sous la direction dure et exigeante de son père. À cause de la guerre, il retourne en Italie en 1915 pour s’inscrire au Conservatoire royal Sainte-Cécile de Rome. Il y suit des cours de solfège, piano et violon et obtient en 1919 le diplôme de professeur de violon. De retour en France en 1922, il obtient en 1924 le Premier Prix de violon du Conservatoire de Paris. Il interrompt sa carrière de violoniste international en 1930 pour se consacrer alors pleinement à la composition. Il intègre la classe de chef d’orchestre au conservatoire de Paris, où il obtient un Premier Prix à l’unanimité en 1931. En 1932, il entre dans la classe de composition d’Henri Busser au conservatoire de Paris avant de se voir décerner le Grand Prix de Rome, qui lui donne droit à un séjour de quatre ans et cinq mois à la Villa Médicis de Rome, où il compose de nombreuses œuvres. Compositeur de plusieurs opéras, symphonies et ballets, il doit sa renommée mondiale à ses nombreuses œuvres de musique de chambre pour des formations instrumentales variées. Il a une prédilection pour les instruments à vent en général, et le saxophone en particulier, qu’il sait mettre en avant, ce qui lui vaut en partie d’être passé à la postérité. Son Concertino pour saxophone alto et orchestre a été composé en 1938 à l’intention de Marcel Mule. Il poursuit sa carrière en dirigeant jusqu’en 1975 le conservatoire de Valenciennes qui porte aujourd’hui son nom, conduisant plusieurs élèves jusqu’aux plus hautes récompenses et en continuant de composer bien après sa retraite. 

BARBARA

Barbara (ou Barbara Brodi à ses débuts), nom de scène de Monique Andrée Serf, née le 9 juin 1930 à Paris 17e et décédée le 24 novembre 1997 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), est une auteure-compositrice-interprète française. Sa poésie, servie par l’harmonie de ses compositions et la finesse de ses interprétations, lui assure un public fidèle quarante ans durant. Nombre de ses chansons sont devenues des classiques de la chanson française, notamment : Une petite cantate, Dis, quand reviendras-tu ?, Nantes, Göttingen, La Dame brune, L’Aigle noir, Marienbad ou encore Ma plus belle histoire d’amour. Barbara a joué dans trois films pour le cinéma et dans deux pièces musicales, Madame en 1970 et Lily passion (avec Gérard Depardieu) en 1986. Sa jeunesse est marquée par des déménagements successifs qui vont en augmentant durant l’occupation nazie. De retour à Paris en 1946, rue Vitruve dans le 20e, elle ambitionne à devenir pianiste mais des problèmes médicaux à la main droite la conduisent à s’orienter vers des cours de chant. Au bout de quelques leçons, son professeur la présente à maître Paulet, enseignant au Conservatoire de Paris, qui la prend comme élève en 1947. Elle tente alors une carrière de « pianiste chantante » dans des cabarets en Belgique, sans succès. Mais c’est là qu’elle rencontre Jacques Brel qui restera son plus fidèle ami et complice. Le succès viendra en 1955 et ne la quittera désormais plus. Elle enregistre plus de 220 chansons qu’elle interprète jusqu’en 1994 devant un public aussi enthousiaste que fidèle. C’est pour ce public qu’elle écrira une de ses plus célèbres chansons, Ma plus belle histoire d’amour.

Germaine TAILLEFERRE

Germaine Tailleferre est une compositrice française née à Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne) le 19 avril 1892 et décédée à Paris le 7 novembre 1983. Principalement connue comme membre du Groupe des Six, sa vie et son œuvre restent méconnues des amateurs. La jeune Germaine commence l’étude du piano dès ses deux ans et commence à composer de courtes œuvres dès 5 ans. Contre l’avis paternel, elle entre au Conservatoire de Paris en classe de piano et de solfège en 1905. Elle ne sera autorisée à continuer de le fréquenter qu’après une première médaille de solfège obtenue en 1906. Elle remporte le premier prix de contrepoint, d’harmonie et d’accompagnement et fréquente au Conservatoire Darius Milhaud, Georges Auric et Arthur Honegger ainsi que les milieux artistiques parisiens. Jean Cocteau la qualifiait de « Marie Laurencin pour l’oreille », tandis que Darius Milhaud disait que « sa musique a l’immense mérite d’être sans prétention, cela à cause d’une sincérité des plus attachantes. C’est vraiment de la musique de jeune fille, au sens le plus exquis de ce mot, d’une fraîcheur telle qu’on peut dire que c’est de la musique qui sent bon. » Elle s’inscrit dans la lignée des impressionnistes comme Gabriel Fauré et Maurice Ravel, avec une netteté néo-classique qui trahit l’influence de Stravinsky. Elle s’essaye aussi au sérialisme et au dodécaphonisme. Elle laisse une œuvre importante pour piano dont un imposant Concerto grosso pour deux pianos, huit voix solistes, quatuor de saxophones et orchestre.

Georges BIZET

Alexandre-César-Léopold Bizet, plus connu sous le nom de Georges Bizet, est un compositeur français né le 25 octobre 1838 à Paris et décédé le 3 juin 1875 à Bougival (Seine-et-Oise). Il est un des compositeurs de la période romantique. Il a composé Carmen, l’un des opéras les plus connus et les plus joués au monde. Il est surtout connu pour ses opéras et suites orchestrales. Sa mère, pianiste, et son oncle, célèbre professeur de chant, marquent d’emblée de leur empreinte le destin du jeune homme. À 17 ans, il compose en un mois sa première symphonie, œuvre d’une grande vivacité. En 1857, il remporte avec sa cantate Clovis et Clotilde le prix de Rome de composition musicale, prestigieux tremplin à cette époque pour une carrière de compositeur. Ce séjour romain lui permet de s’épanouir et de s’affranchir des règles strictes imposées par l’école et par sa mère. Pour certains, « Le Bizet de Carmen est né en Italie. » Cet opéra, adapté en 1875 de la nouvelle de Prosper Mérimée et auquel son nom reste lié pour la postérité, est l’une des œuvres du répertoire les plus jouées et les plus enregistrées dans le monde. L’échec de l’œuvre lors des premières représentations tient principalement au rejet du sujet par le public de l’époque. Carmen, femme sulfureuse, sans attaches, sans respect pour l’ordre établi, a pour seule morale et pour seules règles sa liberté. Bizet laisse environ 120 œuvres musicales. Pour la postérité, son nom reste associé à l’opéra Carmen, l’un des piliers du répertoire lyrique français et international ; à la suite d’orchestre L’Arlésienne, connue pour le thème de La Marche des rois et Li chevau frus, une chanson provençale du Moyen-Âge ; à la symphonie en ut majeur composée à l’âge de 17 ans et à Jeux d’enfants.

Hector BERLIOZ

Hector Berlioz est un compositeur, chef d’orchestre, critique musical et homme de lettres français né le 11 décembre 1803 à La Côte-Saint-André (France) et décédé le 8 mars 1869 à Paris. Reprenant, immédiatement après Beethoven, la forme symphonique créée par Haydn, Berlioz la renouvelle en profondeur par le biais de la musique à programme (Symphonie fantastique), de la symphonie concertante (Harold en Italie) et en créant la « symphonie dramatique » (Roméo et Juliette). L’échec de Benvenuto Cellini lui ferme les portes de l’Opéra de Paris, en 1838. En conséquence, l’opéra-comique Béatrice et Bénédict est créé à Baden-Baden en 1862, et son chef-d’œuvre lyrique, Les Troyens, ne connaît qu’une création partielle à l’Opéra-Comique, en 1863. Berlioz invente le genre de la « légende dramatique » avec La Damnation de Faust et L’Enfance du Christ, œuvres conçues pour le concert, à mi-chemin entre l’opéra et l’oratorio. Faisant souvent appel à des effectifs considérables dans sa musique symphonique (Symphonie funèbre et triomphale) et religieuse (Requiem, Te Deum), Berlioz organise d’importants concerts publics et crée le concept de festival. Enfin, avec Les Nuits d’été, il inaugure le genre de la mélodie avec ensemble instrumental, promis à un bel avenir, tant en France — où s’illustrent notamment Duparc, Fauré, Chausson et Ravel — qu’à l’étranger, avec les grands cycles de Mahler, Richard Strauss, Schoenberg et Webern. Toujours en difficultés financières, le compositeur entreprend de présenter lui-même sa musique au cours de vastes tournées de concerts en Allemagne, en Europe centrale et jusqu’en Russie, où sa musique est bien accueillie. 

Ida PRESTI

Ida Presti est une guitariste française, née Yvette Montagnon à Suresnes (France) le 31 mai 1924 et décédée à Rochester (États-Unis) le 24 avril 1967. Guitariste prodige depuis son enfance, elle rencontra Alexandre Lagoya alors que celui-ci était déjà un concertiste reconnu ; ils formèrent ensemble le célèbre duo Presti-Lagoya, jouant dans plus de 2000 concerts avec un succès grandissant dans le monde entier. Au cours de l’existence du duo, de 1950 à 1967, année du décès d’Ida Presti, ils rencontrèrent un succès croissant et furent les dédicataires d’un très grand nombre de pièces de compositeurs comme André Jolivet - Sérénade pour deux guitares, Jean Yves Daniel-Lesur - Élégie pour deux guitares, Mario Castelnuovo-Tedesco - 24 préludes et fugues et Concerto pour deux guitares et orchestre, Pierre Petit - Concerto pour deux guitares et orchestre, cependant qu’ils élargissaient le répertoire par des transcriptions d’œuvres baroques et de musique espagnole publiées en 14 volumes. Atteinte d’un cancer des poumons, elle décède lors d’une tournée aux États-Unis en 1967, alors qu’elle devait créer avec son mari, le 18 juin 1967, au festival de Strasbourg, sous la direction de Charles Münch, le Concerto pour deux guitares que leur avait dédié Henri Tomasi. Ida Presti fut également compositrice pour son instrument avec plusieurs œuvres pour une ou deux guitares. Sa discographie, outre les pièces en duo, comprend de nombreux enregistrements en solo qui, ajoutés aux différents enregistrements filmés et au témoignage de ceux l’ayant connue, révèlent une artiste et une virtuose d’exception, dotée d’une aisance de jeu impressionnante qui faisait l’admiration de son ami Django Reinhardt.

Yannis XENAKIS

Yannis Xenakis, ou Iannis Xenakis, né le 29 mai 1922 à Brăila en Roumanie et mort le 4 février 2001 à Paris, est un compositeur, architecte et ingénieur d’origine grecque, naturalisé français. Il est aussi architecte et collabore avec Le Corbusier. Il est le premier Européen à utiliser un ordinateur pour composer de la musique et il a créé la musique stochastique. Dès son plus jeune âge, il baigne dans une atmosphère musicale : sa mère lui offre une flûte et souhaite qu’il s’adonne à la musique. À l’âge de 10 ans, sa famille rejoint la capitale grecque où il intègre en 1938 la classe préparatoire au concours d’entrée au Polytechnio, l’École polytechnique. Ses années de formations lui permettent de découvrir et de se passionner pour les mathématiques et la littérature grecque et étrangère, en même temps qu’il approfondit ses connaissances musicales : il compose, reçoit des leçons d’analyse, d’harmonie et de contrepoint et réalise une transcription géométrique d’œuvres de Bach. Engagé politiquement d’abord contre l’occupation fasciste italienne puis contre la dictature militaire, il s’évade de prison et trouve finalement asile politique en France en 1947. Soutenu par Olivier Messiaen, il poursuit, parallèlement à son activité d’ingénieur, ses recherches musicales et parvient, en l’espace de quelques années, à synthétiser musique, architecture et mathématiques afin de créer une musique nouvelle constituée de masses sonores construites grâce aux mathématiques ; Métastasis (1954) en est l’œuvre emblématique. Il réalise également les Polytopes, inoubliables spectacles de sons et de lumières, œuvre monumentale de plus de 150 partitions. Le monde musical est loin d’avoir fini d’évaluer l’importance de son héritage.

Jean LANGLAIS

Jean Langlais, né le 15 février 1907 à La Fontenelle, décédé le 8 mai 1991 à Paris, est un organiste, improvisateur, pédagogue et compositeur français. Aveugle dès l’âge de deux ans, il fait des études à l’Institut national des jeunes aveugles de Paris où il apprend le violon, le piano, l’écriture et l’orgue avec André Marchal. Admis en 1927 dans la classe d’orgue de Marcel Dupré au Conservatoire de musique et de déclamation, il y reçoit en 1930 le premier prix d’orgue. Puis il se perfectionne dans l’art de l’improvisation grégorienne avec Charles Tournemire et suit les cours de composition de Paul Dukas au Conservatoire national de musique et d’art dramatique. En 1931, il remporte le Grand Prix d’Exécution et d’Improvisation des Amis de l’Orgue. Organiste de l’église Notre-Dame-de-la-Croix de Ménilmontant, il est, pendant 10 ans, organiste titulaire de l’orgue de l’église Saint-Pierre de Montrouge à Paris. Organiste de 1945 à 1987 à l’orgue de la basilique Sainte-Clotilde de Paris, orgue rendu célèbre par ses pères spirituels, César Franck et Charles Tournemire, il enseigne à son tour à l’Institut des Jeunes Aveugles et à la Schola Cantorum. Improvisateur réputé, il fut aussi un compositeur prolifique. Si la musique d’orgue et la musique liturgique lui valurent la célébrité dans le monde musical, il se consacra aussi à la musique instrumentale et vocale profane en composant de nombreuses pièces pour orchestre ou formation de chambre. Malgré certaines pièces difficiles d’abord pour une oreille peu avertie, Jean Langlais s’est surtout attaché à rester abordable tout en innovant dans les formes harmoniques et rythmiques, souvent inspirées du légendaire celtique ou des cantiques bretons.

Claude DEBUSSY

Claude Debussy est un compositeur français né le 22 août 1862 à Saint-Germain-en-Laye et mort le 25 mars 1918 à Paris. En posant en 1894 avec Prélude à l’Après-midi d’un faune le premier jalon de la musique moderne, Debussy place d’emblée son œuvre sous le sceau de l’avant-garde musicale. Il est brièvement wagnérien en 1889, puis anticonformiste le reste de sa vie, en rejetant tous les académismes esthétiques. Avec La Mer, il renouvelle la forme symphonique ; avec Jeux, il inscrit la musique pour ballet dans un modernisme prophétique ; avec Pelléas et Mélisande, l’opéra français sort des ornières de la tradition du drame lyrique, tandis qu’il confère à la musique de chambre, avec son quatuor à cordes, des accents impressionnistes inspirés. Une part importante de son œuvre est pour le piano (la plus vaste de la musique française avec celle de Gabriel Fauré) et utilise une palette sonore particulièrement riche et évocatrice avec une attention scrupuleuse aux mille échos physiques et poétiques des sonorités et dans la transgression de la rhétorique musicale traditionnelle, une expressivité unique et une forme de sensualité qui ne débouchent sur aucun hermétisme ni aucun intellectualisme. Alors qu’auparavant la mélodie et le déroulement « horizontal » de la musique primaient sur tout autre paramètre, Debussy accorde au timbre de chaque instrument un rôle dramatique en soi : avec lui, le son lui-même prend du sens, et non plus seulement l’architecture globale de l’œuvre. Debussy laisse ainsi l’image d’un créateur original et profond d’une musique où souffle le vent de la liberté. Son impact sera décisif dans l’histoire de la musique et incarne « la véritable révolution musicale du vingtième siècle ».

Hélène de MONTGEROULT

Hélène de Montgeroult, née le 2 mars 1764 à Lyon et décédée le 20 mai 1836 à Florence, est une compositrice et pianiste française, reconnue comme étant une des meilleures interprètes de piano-forte et improvisatrices de son temps. Elle est considérée comme un pont entre classicisme et romantisme : elle « s’impose comme le chaînon manquant entre Mozart et Chopin ». Enfant, elle aurait suivi à Paris les leçons de grands maîtres du clavier comme Nicolas-Joseph Hüllmandel ou Jan Ladislav Dussek. À 21 ans, elle rencontre le violoniste Giovanni Battista Viotti avec lequel elle entretient une amitié artistique. Le 3 août 1795, la Loi portant établissement d’un conservatoire de musique à Paris est promulguée et six professeurs de clavecin sont recherchés. Reçue au concours, Hélène de Montgeroult devient la seule femme nommée professeur de première classe chargée de la classe de piano hommes en compagnie de plusieurs instrumentistes célèbres de l’époque tels que Pierre Rode ou Pierre Gaviniès. Elle démissionne de l’institution après deux ans et demi d’enseignement, officiellement pour raisons de santé, au grand regret des responsables du Conservatoire. Compositrice, la marquise publie entre 1788 et 1812 des œuvres pour piano, dont neuf sonates. Son grand œuvre est le Cours complet pour l’enseignement du pianoforte, entamé pour l’exercice de Johann Baptist Cramer, probablement publié en 1816. Cette méthode progressive de 711 pages, comporte 972 exercices, 114 études, des Thèmes variés, trois fugues, une Fantaisie. Elle anticipe dans cette méthode le style de Chopin en prônant, 40 ans avant lui, de faire du chant le modèle du jeu pianistique. On dit qu’elle fait parler les touches.

Pauline VIARDOT

Pauline Garcia, connue sous le nom d’épouse Viardot, est une cantatrice (mezzo-soprano) et une compositrice française d’origine espagnole, née le 18 juillet 1821 à Paris où elle est morte le 18 mai 1910. Fille du ténor espagnol Manuel Garcia et sœur de Maria, cantatrice mieux connue comme Maria Malibran, Pauline commence ses études de musique par le piano, sous la férule de Franz Liszt. Elle donne son premier récital en 1838 et débute sur une scène d’opéra l’année suivante. Moins virtuose sur le plan strictement vocal que sa défunte sœur, elle parvient cependant, sous la férule sévère de son père, à s’imposer grâce à ses dons dramatiques, intellectuels et musicaux. Elle poursuivra aussi une activité de pianiste, jouant notamment à plusieurs reprises à quatre mains avec Clara Schumann. Quelques années lui suffisent pour s’imposer. Giacomo Meyerbeer lui offre en 1849 son rôle le plus écrasant, Fidès dans Le Prophète ; Hector Berlioz crée pour elle une version en français pour mezzo-soprano de l’Orphée de Gluck en 1859 ; Charles Gounod compose à son intention l’opéra Sapho, et son air célèbre « Ô ma lyre immortelle » ; Camille Saint-Saëns lui dédie son Samson et Dalila ; Frédéric Chopin admire sa maîtrise du piano. Intime de tous ces musiciens, elle réunit le monde de l’art dans son hôtel particulier parisien ou dans son château de Courtavenel. Sa voix se rattache à l’école de chant ancienne, passant sans difficulté du registre de contralto à celui de soprano, maîtrisant aisément une tessiture très longue. Son timbre, bien que qualifié d’assez quelconque, était compensé par l’émotion et la flamme de l’interprétation qui le rendaient particulièrement émouvant.

André JOLIVET

André Jolivet naît le 8 août 1905 à Montmartre d’un père peintre amateur et comptable à la Compagnie générale des omnibus et d’une mère pianiste amateur. Très jeune, il est attiré par l’art : la peinture, le théâtre, la poésie le passionnent. C’est l’abbé Théodas, maître de chapelle de Notre-Dame de Clignancourt, fondateur de la chorale « Les Ménétriers » qui l’initie, dès 1913 aux techniques d’écriture et lui fait découvrir les polyphonies des XVIe et XVIIe siècles. Le préférant au piano, il apprend le violoncelle avec Louis Feuillard. C’est Georges Valmier, peintre cubiste et baryton, rencontré aux « Ménétriers » en 1919, lorsque celui-ci revient s’installer à Montmartre après-guerre, avec qui il travaille la peinture qui, comprenant sa passion pour la musique, lui fait rencontrer Paul Le Flem. En 1921, Jolivet entre à l’École normale d’instituteurs d’Auteuil, et s’oriente parallèlement vers la musique. De 1927 à 1932, Paul Le Flem lui fait travailler l’harmonie et le contrepoint. Avec lui, Jolivet apprend la rigueur et la discipline de l’écriture, découvre Schönberg, Berg et Bartók, pour lequel il aura une constante admiration, lui dédiant en 1945, année de la disparition de Bartók, sa Sonate n°1 pour piano. En 1929, Le Flem le recommande à son ami Edgard Varèse dont il devient l’élève. De 1930 à 1933 Varèse lui enseigne le son « matière » et bouleverse radicalement son approche de la musique. De l’enseignement de son maître, Jolivet dira plus tard : « Avant Varèse, j’écrivais avec des notes, après Varèse, je composais avec des sons ». En 1935, avec Mana, six pièces pour piano, Jolivet a établi son langage personnel. 

César FRANCK

César Auguste Jean Guillaume Hubert Franck, né le 10 décembre 1822 à Liège, et mort le 8 novembre 1890 à Paris, est un professeur, organiste et compositeur belge, naturalisé français en 1870. César Franck est l’une des grandes figures de la vie musicale française de la seconde partie du XIXe siècle. Fils de Marie-Catherine-Barbe Frings et de Nicolas-Joseph, un employé de banque né à Gemmenich, près de l’actuelle frontière germano-néerlandaise, il est inscrit, en 1830, par son père au conservatoire de Liège où il remporte, en 1834, les grands prix de solfège et de piano. De 1833 à 1835, il fait des études d’harmonie chez Joseph Daussoigne-Méhul, un neveu d’Étienne Nicolas Méhul, qui a enseigné au conservatoire de Paris. Encouragé par ses succès musicaux, son père organise, au printemps 1835, une série de concerts à Liège, à Bruxelles et à Aix-la-Chapelle. La même année, la famille quitte le Royaume uni des Pays-Bas pour s’installer à Paris. César devient, à cette occasion, l’élève d’Antoine Reicha, qui avait été notamment le professeur de Berlioz, Liszt et Gounod. Entré au conservatoire de Paris en 1837, il remporte d’abord, en 1838, le premier prix de piano de manière extraordinaire, comme le relate la presse de l’époque : « Après avoir décerné tout d’une voix le premier prix à M. Franck, le jury est de nouveau entré en délibération, et M. Cherubini est venu dire : « Le jury ayant décidé que M. Franck était hors ligne, personne ne devant partager avec lui, on donnera un second premier prix à ceux qui auront mérité le prix ordinaire. [...] Ce qui a motivé l’espèce de grand prix d’honneur qu’on a accordé à M. Franck, concourant pour la première fois.

Maurice RAVEL

Maurice Ravel, de son nom de baptême Joseph Maurice Ravel, est un compositeur français né à Ciboure le 7 mars 1875 et mort à Paris le 28 décembre 1937. Avec son aîné Claude Debussy, Ravel fut la figure la plus influente de la musique française de son époque et le principal représentant du courant dit impressionniste au début du XXe siècle. Son œuvre, modeste en nombre d’opus (quatre-vingt-six œuvres originales, vingt-cinq œuvres orchestrées ou transcrites), est le fruit d’un héritage complexe s’étendant de Couperin et Rameau jusqu’aux couleurs et rythmes du jazz et d’influences multiples dont celle, récurrente, de l’Espagne. Caractérisée par une grande diversité de genres, la production musicale de Ravel respecte dans son ensemble la tradition classique et s’étale sur une période créatrice de plus de quarante années qui la rendent contemporaine de celles de Fauré et Debussy, mais aussi de Stravinski, Prokofiev, Bartók ou Gershwin. La grande majorité de ses œuvres a intégré le répertoire de concert. Parmi celles-ci le ballet symphonique Daphnis et Chloé (1909-1912), le Boléro (1928), les deux concertos pour piano et orchestre pour la main gauche (1929-1930) et en sol majeur (1929-1931) et l’orchestration des Tableaux d’une exposition de Moussorgski (1922) sont celles qui ont le plus contribué à sa renommée internationale. Reconnu comme un maître de l’orchestration et un artisan perfectionniste, cet homme à la personnalité complexe ne s’est jamais départi d’une sensibilité et d’une expressivité qui, selon Le Robert, lui firent évoquer dans son œuvre à la fois « les jeux les plus subtils de l’intelligence » et « les épanchements les plus secrets du cœur ». 

Francis POULENC

Francis Poulenc est un compositeur et pianiste français, né le 7 janvier 1899 à Paris où il est mort le 30 janvier 1963. Sa mère lui apprend le piano dès l’âge de cinq ans puis il se perfectionne auprès de Ricardo Viñes, qui lui fait rencontrer notamment Erik Satie, Claude Debussy et Maurice Ravel. Il connaît à dix-huit ans une première réussite lors d’un concert de musique « d’avant-garde » donné au théâtre du Vieux-Colombier. Sa Rapsodie nègre lui ferme la porte du Conservatoire de Paris mais attire l’attention d’Igor Stravinsky, dont l’appui lui permet de faire publier ses premières œuvres aux éditions britanniques Chester. Peu après, se crée, sous l’impulsion de Jean Cocteau et d’Erik Satie, un collectif de jeunes compositeurs que le critique Henri Collet surnomme en 1920 le « groupe des Six », en référence au « groupe des Cinq » russes. Constitué, outre Francis Poulenc, de Georges Auric, Louis Durey, Arthur Honegger, Darius Milhaud et Germaine Tailleferre, il se veut une réaction contre le romantisme et le wagnérisme, mais aussi, dans une certaine mesure, contre le courant impressionniste, incarné notamment par Debussy. Le groupe des Six ne créera pourtant que deux œuvres collectives : un recueil pour le piano, Album des Six, et un ballet, Les Mariés de la tour Eiffel d’après Cocteau. Il étudie la composition avec Charles Koechlin mais il se revendique néanmoins comme une sorte d’autodidacte : « Mon canon, c’est l’instinct ». En 1953, Poulenc se lance à corps perdu dans l’adaptation du Dialogue des carmélites de Bernanos. La coexistence chez Poulenc d’une grande gravité due à sa foi catholique avec l’insouciance et la fantaisie, est à l’origine de la célèbre formule « moine ou voyou ».

Bernard PARMEGIANI

Bernard Parmegiani naît le 27 octobre 1927 à Paris. Il passe son enfance entre deux pianos : celui de sa mère, professeure, et celui de son beau-père, soliste international. Il apprend la prise de son radiophonique en qualité d’assistant opérateur, puis complète cet enseignement au Service Cinéma des Armées. Il devient alors ingénieur du son à la RTF Télévision. Parallèlement il étudie le mime avec Jacques Lecoq. Cette expérience lui fait prendre conscience du découpage de l’espace par son corps qu’il applique alors dans sa composition musicale : le « découpage de l’espace par le son spatialisé » à l’aide de haut-parleurs. Alors qu’il réalise ses premiers bidouillages à la Maison des Lettres, il rencontre Pierre Schaeffer qui l’entraîne au Studio d’Essai et l’encourage à suivre le stage de musique électro-acoustique. À son issue il intègre le groupe de recherches musicales (GRM) dont il devient membre permanent de 1959 à 1992. Tout en participant à la recherche musicale, Parmegiani entreprend une œuvre solitaire de compositeur qui n’aura cesse d’affiner son instrument : le son. En 1975, il achève le De Natura Sonorum qui deviendra une œuvre de référence pour la musique électro-acoustique, mais aussi pour la jeune génération « électro ». Dans les années 70, l’ère des médias électroniques imaginée par Marshall McLuhan est dans l’air du temps, Parmegiani étend alors ses recherches à l’art vidéo et crée ses propres images. Il réalise L’Œil écoute (1973), L’Écran transparent (WDR, 1976), Jeux d’Artifices (INA, 1979), une façon pour lui de se pencher sur le lien entre l’œil et l’oreille, car « peut-être qu’à trop regarder, l’homme finit par ne plus écouter ».

Henri TOMASI

Henri Tomasi (né le 17 août 1901 à Marseille et décédé le 13 janvier 1971 à Paris) est un compositeur et chef d’orchestre français. Dès l’âge de 6 ans, il étudie le piano au conservatoire avant d’intégrer le Conservatoire national de musique et de déclamation à Paris, dont il sort primé en 1927. La même année, il remporte le Premier Second Prix de Rome de composition avec la cantate Coriolan. Acteur important de la vie musicale, il adhère au groupe « Triton » aux côtés de Darius Milhaud, Arthur Honegger et Francis Poulenc. De 1940 à 1943 il est à la tête de l’Orchestre national (actuel Orchestre national de France) replié à Marseille. Mais en accord avec ses convictions pacifistes et humanistes et pris d’une crise mystique, il se retire à l’Abbaye Saint-Michel de Frigolet où il compose ses chefs-d’œuvre de la maturité : Symphonie en ut, Requiem pour la paix et l’opéra Don Juan de Mañara. Dès 1946, il reprend une intense activité de chef d’orchestre et le Conservatoire de Paris lui commande plusieurs œuvres pour ses concours d’entrée, dont le Concerto pour trompette, pièce mondialement connue et interprétée par les plus grand trompettistes. Son œuvre — plus de 100 opus — est puissante, indépendante, et considérable aussi bien dans le domaine symphonique que dans le domaine théâtral et lyrique. Du mysticisme à son engagement de citoyen du monde, elle offre les aspects les plus contrastés. Ses origines méditerranéennes caractérisent son esthétique : « La Méditerranée et sa lumière, ses couleurs, c’est cela pour moi la joie parfaite. La musique qui ne vient pas du cœur n’est pas de la musique. Je suis resté un mélodiste ».

Mel BONIS

De son vrai nom Mélanie Hélène Bonis, Mel Bonis, née le 21 janvier 1858 à Paris et morte le 18 mars 1937 à Sarcelles, est une compositrice française. De condition modeste, elle reçoit une éducation religieuse stricte et ressent, très vite, une grande piété et une grande foi qu’elle conservera toute sa vie. Aussi affronte-t-elle avec courage et détermination les préjugés hostiles pour la vie d’artiste et les mœurs légères que l’on prête aux femmes qui se destinent à une telle carrière. Promise au métier de couturière, elle échappe momentanément à cette destinée grâce à un ami des parents, professeur au Conservatoire de Paris. Celui-ci la présente à César Franck qui la fait admettre fin 1876 au Conservatoire comme élève de la classe d’harmonie et accompagnement au piano pour les femmes. Son maitre Auguste Bazille dit d’elle qu’elle est « la plus forte de la classe mais la peur la paralyse ». Elle assiste aussi en auditeur libre à la classe d’orgue de César Franck. En 1881, alors qu’elle envisage, malgré la controverse, de se présenter au concours du Prix de Rome encore interdit aux femmes, elle arrête soudainement ses études, officiellement « pour des raisons familiales », en réalité en raison d’un mariage arrangé qui la contrarie. Mel Bonis laisse cependant une œuvre importante d’environ deux cents pièces, dont l’essentiel est composé entre 1892 et 1914. Sa musique, de style postromantique, est bien inscrite dans son époque. Elle est très variée, allant du drame à l’humour, souvent vigoureuse et sensuelle, avec des dépaysements impressionnistes ou orientalistes, toujours très bien écrite et d’une grande sensibilité. C’est une écriture personnelle et aisément identifiable par l’originalité des harmonies et des rythmes.

Maurice CHEVALIER

Maurice Chevalier, né Maurice Auguste Chevalier le 12 septembre 1888 à Paris 20e et mort le 1er janvier 1972 à Paris 15e, est un chanteur, acteur, écrivain, parolier, danseur, imitateur, comique et brièvement chroniqueur et homme d’affaires français. Issu des milieux ouvriers du quartier de Ménilmontant, qu’il contribue à populariser, Maurice Chevalier devient chanteur de « caf’conc’ » à l’âge de douze ans. De fil en aiguille, il devient dans les années folles un des artistes les plus populaires du music-hall français avant d’entamer une fructueuse carrière d’acteur à Hollywood dans les années 1930. Deux fois nommé à l’Oscar du meilleur acteur, il tourne notamment sous la direction d’Ernst Lubitsch. De retour en France, il enchaîne les succès et, pendant l’Occupation, continue à travailler jusqu’au début de l’année 1943 ; il est brièvement inquiété à la Libération puis lavé de tout soupçon en 1945. N’ayant rien perdu de son succès, il alterne tours de chant et cinéma en France (Le silence est d’or en 1947, Ma pomme en 1950) et entame une seconde carrière à Hollywood avec le film Ariane en 1957, consacrée par le succès mondial de Gigi en 1958. Après 66 ans de carrière, il annonce une tournée d’adieux en 1967, et donne son ultime récital à Paris sur la scène du théâtre des Champs-Élysées le 20 octobre 1968. Arborant souvent un canotier et un nœud papillon, Maurice Chevalier et son accent français volontairement forcé représentèrent au long de sa carrière une certaine image de la France et du Français à l’étranger, et notamment aux États-Unis : celle du Parisien typique, gouailleur, souriant, désinvolte et charmeur. 

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