Le premier volet de l'étude propose une analyse quantitative s’appuyant sur des données d’activité des conservatoires. Paris dispose de 17 conservatoires d’arrondissement, un par arrondissement, ainsi que d’un conservatoire à rayonnement régional. À la rentrée 2023, ces équipements comptent plus de 22 500 places occupées. La réforme des conservatoires mise en œuvre à partir de 2016 s’est traduite par une augmentation du nombre de places proposées et a favorisé le développement d’action de sensibilisation hors les murs. Ce sont ainsi un total de 37 000 jeunes Parisiens, inscrits et écoliers, qui bénéficient des enseignements des conservatoires cette même année. L’offre des conservatoires a été mise en regard, y compris en termes de tarifs, avec l’offre foisonnante d’enseignement artistique existante à Paris (315 écoles privées et associatives qui ont pu être recensées) et de celle proposée dans d’autres territoires du Grand Paris (Est Ensemble et Grand Paris Seine Ouest) ainsi que dans d’autres grandes villes en France. Du point de vue du profil des élèves et de leurs familles, l’analyse montre que le public inscrit est majoritairement féminin (62 % sont des filles), particulièrement en danse et en théâtre, et âgé de 14 ans en moyenne. Plus de 6 élèves sur 10 fréquentent le conservatoire de leur arrondissement (64%), soulignant un fort ancrage local de ces équipements. L’étude met en évidence une bonne représentativité des familles selon leur niveau de revenu, pouvant se relier à la tarification peu onéreuse et très progressive des conservatoires parisiens.
Le second apporte un approfondissement qualitatif des pratiques et attentes des publics qui fréquentent les conservatoires, s’appuyant sur une enquête par questionnaire à laquelle 2 412 personnes ont répondu, une vingtaine d’entretiens et des analyses monographiques menées dans quatre conservatoires par un groupe d’étudiants de Paris 8. Les résultats témoignent d’un niveau de satisfaction très élevé des publics fréquentant les conservatoires, en particulier s’agissant des spécialités enseignées et de la pédagogie. Les dispositifs d’éducation artistique et culturelle sont également appréciés et jouent un rôle dans la démocratisation de la pratique artistique au conservatoire. Certaines représentations et a priori restent cependant marqués comme le caractère élitiste et professionnalisant de cette offre. C’est tout le paradoxe de l’exigence de l’enseignement des conservatoires, qui est à la fois subie et recherchée par les familles. Les personnes enquêtées étaient invitées à proposer des axes d’améliorations. Dans leurs retours, elles évoquent des attentes en matière d’information sur l’offre proposée, les modalités d’inscription et le parcours des élèves, une meilleure prise en compte des contraintes des familles s’agissant des horaires proposés et de l’aménagement des locaux, un renforcement des pratiques collectives et des dispositifs d’éducation artistique et culturelle ou encore le développement d’une offre destinée aux adultes.